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LA QUESTION D’ARGENT

occasion, soit verbalement, soit par écrit, leur opinion sur les mesures que le gouvernement a jugé convenable d’adopter, à l’égard de Napoléon lui-même, pourrait fournir un prétexte suffisant pour leur éloignement. »

Il était en cela dans l’esprit de ses instructions écrites, il en avait, avant son départ, reçu de verbales sur les économies à réaliser dans l’établissement de Longwood, puisque, dès son débarquement, il s’était enquis des comptes de quinzaine présentés par le pourvoyeur Balcombe, et que, d’après deux de ces comptes, il avait évalué la dépense annuelle entre 325 et 400.000 francs (13.000 à 16.000 £). Cette dépense, disait-il, était motivée par la présence « de cinquante et une personnes dont neuf seulement, avec quatre enfants, formaient la suite du général ; les autres, à l’exception des deux officiers de garde, étant des domestiques ».

Ce chiffre de cinquante et un était sensiblement encore au-dessous de la vérité et s’expliquait à merveille, si l’on considérait l’éloignement de Longwood, le nombre des maîtres et leurs habitudes ; et, quant à la dépense, elle était majorée singulièrement, sur les cours déjà si élevés dans l’île, par les difficultés du transport et par l’avidité du pourvoyeur ; mais ce n’était pas là ce que regar-