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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

la fin, le 20, Las Cases, Montholon et Gourgaud apportèrent un engagement, non pas tel qu’il avait été formulé par le Ministère anglais et proposé par le gouverneur, mais tel que le leur inspiraient leur goût à la déclamation et leur vanité personnelle. Seul, le Grand maréchal, mis en demeure de signer ou de s’embarquer dans la huitaine, avec sa famille, sur le Phaeton pour être déporté au Cap, trouva une rédaction qui répondait à toutes les convenances : « La santé de l’Empereur ne me permettant pas de le quitter à présent, et aucun autre moyen ne m’étant laissé de remplir l’engagement que j’ai contracté, je déclare que c’est ma volonté de rester à Sainte-Hélène et de me soumettre aux mêmes restrictions qui sont imposées à l’Empereur. »

Lowe eût pu refuser ces déclarations dont aucune n’était conforme au modèle imposé et déporter au Cap tous les compagnons de l’Empereur : il ne le fit point ; mais c’est qu’il ne s’y crut point autorisé pour le moment. C’est pourquoi il en fit la proposition d’abord. Il savait qu’il répondrait aux vœux de son gouvernement en diminuant les dépenses et en écartant le plus grand nombre possible des serviteurs de Napoléon, mais il était obligé de constater qu’aucun ne partirait de soi-même, ce que le ministère avait supposé. Il proposa donc formellement, et dès ce moment, « de les éloigner tous, à l’exception peut-être de Las Cases. La manière, écrivait-il, dont ils manifestent, en toute