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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

refusait de rapporter l’article V de son arrêté du 26 ; et Napoléon, de son côté, s’obstinait à ne point quitter Malmaison que cet article ne fût annulé.

Vainement, le 28 au matin, a-t-il envoyé son aide de camp, le général de Flahaut, à la Commission pour demander que les frégates pussent prendre la mer sans attendre les sauf-conduits. Flahaut n’a rien obtenu de Davout qui, très monté de ton, a menacé de faire arrêter l’Empereur, de l’arrêter lui-même s’il ne partait sur-le-champ ; Flahaut, détachant ses épaulettes et les jetant dans la salle avec sa démission, est venu en toute hâte rendre compte à Malmaison.

À une heure de l’après-midi, Joseph écrit au comte Berlier, secrétaire de la Commission, dans les termes les plus pressants, pour réclamer « l’expédition de l’ordre de la Commission provisoire pour le départ des deux frégates qui sont à Rochefort ; dans le cas où l’ordre ne serait point signé, veuillez, dit-il, mettre sous les yeux de M. le duc d’Otrante et de ces Messieurs de la Commission la position de l’Empereur et l’urgence d’une prompte détermination ». Berlier envoie une réponse dilatoire.

Le prince d’Eckmühl, quoi qu’il en eût dit, hésitait à porter la main sur l’Empereur ; mieux valait attendre : quoi ? Peut-être cette nouvelle : « Depuis le 27 juin, écrit de Rochefort M. de Bonnefoux, la croisière anglaise s’est tellement rapprochée de la côte qu’il est presque impossible que les frégates