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LA VIE À LONGWOOD

Bertrand. Au dessert, l’officier Pierron place les huit compotiers et les quatre bouts de table assortis au grand service de porcelaine de Sèvres « représentant les divers champs de bataille d’Égypte et d’Europe ». Les assiettes de ce précieux service, exécuté à Sèvres et dénommé Service des quartiers généraux, ont le marli vert décoré en or d’épées antiques rejointes par des lauriers, et, au fond, est peint un paysage exécuté d’après un dessin pris le plus souvent sur nature et animé de soldats. L’on ne saurait guère caractériser autrement ces peintures. Si l’Empereur n’avait point disposé, comme présents, de quelques-unes de ces assiettes ; si, au 1er janvier 1817, il n’avait donné à Mme Bertrand, le tableau du Passage du Danube où s’immortalisa le Grand maréchal, et à Mme de Montholon un épisode de la Campagne d’Égypte, l’on ne pourrait en avoir idée. Des cinq douzaines d’assiettes apportées à Sainte-Hélène, il en restait cinquante-quatre à l’inventaire de 1821 ; quatre, outre ces deux, ayant été données ou brisées. On ignore ce que le dépositaire a fait de ces cinquante-quatre assiettes.

Avec le sèvres, on servait le vermeil, qui était d’un travail admirable. Il n’y en avait que vingt-huit couverts, mais tous les accessoires.

Pour le café, on passait au salon. On présentait le café dans une cafetière de vermeil qu’accompagnaient les sucriers et les présentoirs et on le servait dans des tasses de porcelaine de Sèvres. « Le