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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

cura par la suite de petites voitures, en particulier pour l’usage de Mme Bertrand. Sous les ordres du général Gourgaud, les deux Archambault étaient chefs de service et menaient l’Empereur à la d’Aumont. Ils avaient avec eux six matelots du Northumberland habillés à la livrée impériale, qui devinrent rapidement des cochers suffisamment habiles.

La course à grande vitesse autour de l’enceinte où l’Empereur avait le droit de se promener sans être accompagné devint plus tard le seul exercice qu’il prît : il emmenait Mme de Montholon, ou Montholon, parfois, Mme Bertrand. La voiture ne faisait pas question : c’était l’Empereur qui ordonnait ; mais on allait pour l’ordinaire à Jamestown à cheval et comme il fallait qu’on demandât à Gourgaud, cela devenait une affaire. Il acquiesçait ou refusait selon les jours et l’humeur, car chacun voulait être maître et le faisait sentir. Et puis, les comptes de l’écurie étaient quelque chose de terrible, l’Empereur voulant toujours rogner sur la nourriture, la livrée, les réparations, et Gourgaud s’indignant.

Outre à l’écurie, des matelots avaient été appliqués aux divers services : trois à la cuisine, un à l’office, deux, sous Rousseau, à l’argenterie qui était immense.

À la cuisine, où Lepage succombait à la besogne, trois matelots étaient employés, et un à l’office ; on leur adjoignit des Chinois qui plus tard les remplacèrent. À la garde-robe, Marchand avait obtenu