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NAPOLÉON AUX BRIARS

il était accablé de leurs lamentations et de l’aigreur de leurs récriminations. Prirent-ils assez d’influence sur lui pour le déterminer à porter plainte à l’amiral ou estima-t-il qu’il était utile de faire entendre des réclamations, fussent-elles de nature telle que l’amiral malgré la bonne volonté ne put y satisfaire sans doute ?

Certaines privations lui étaient pénibles, il eût souhaité qu’on y pourvût : ainsi une baignoire, une voiture, des chevaux ; mais déjà l’amiral avait pris ses dispositions. Il souhaitait avoir la disposition de ses armes, on venait de les lui rendre ; mais il souhaitait aussi ne jamais voir ses surveillants, circuler dans l’île à sa guise sans être accompagné et cela était contraire aux instructions qu’avait reçues l’amiral ; enfin, il demandait que tous ses compagnons logeassent auprès de lui, ce qui serait bon à Longwood, mais était impossible aux Briars. Au moins ne mit-il pas son nom à ce factum. Le Grand maréchal, après beaucoup d’hésitations, moyennant un grand nombre de corrections et la suppression de détails inopportuns, rédigea une note qu’il signa et qu’il adressa à l’amiral. Elle contenait encore bien des mots superflus : on y parlait de Napoléon expressément comme l’Empereur, ce qui, en réponse, amena Cockburn « à déclarer officiellement qu’il ignorait qu’il y eût actuellement un empereur dans cette île ou que quelque personne possédant ce rang y fût venue avec lui sur le Northumberland ». D’ailleurs, l’ami-