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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

trouvé d’étranges facilités de la part du représentant de l’Empereur qui, dans tous les protocoles, avait admis qu’on l’appelât « le plénipotentiaire de France » ou « le plénipotentiaire français », et n’avait jamais réclamé les droits de son maître. Il y avait mieux : ratifiant, en ce qui la concernait, le 11 avril 1814, le traité de Fontainebleau, la Grande-Bretagne avait une première fois présenté une rédaction qui ne fut point admise ; elle y revint le 27 avril et elle envoya alors son accession au traité ayant pour objet d’accorder « à la personne et à la famille de Napoléon Buonaparte la possession en toute souveraineté de l’île d’Elbe, et des duchés de Parme, Plaisance et Guastalla, ainsi que d’autres objets », sous cette réserve que « Son Altesse Royale ne devrait pas être considérée comme étant, par cet acte d’accession, devenue partie cocontractante, au nom de Sa Majesté, à aucune, des autres stipulations qui y étaient contenues ». Sans doute, s’agissait-il d’abord des titres conservés à Napoléon et aux membres de sa famille.

Lorsque l’excès des violations du traité de Fontainebleau par le gouvernement de Louis XVIII eut contraint l’Empereur, dans les conditions que l’on sait, à venir réclamer en France le droit qu’il avait à vivre, les Puissances alliées accusèrent « Napoléon Buonaparte d’avoir détruit le seul titre légal auquel son existence se trouvât attachée », et déclarèrent qu’il « s’était placé hors des relations civiles et sociales, et que, comme ennemi et per-