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NAPOLÉON À SAINTE HÉLÈNE

alliées, il serait simple, moyennant un arrangement entre elles, qu’elles envoyassent alternativement, durant une année, un commissaire, ce qui donnerait moins de tracas et produirait moins d’intrigue que trois ou quatre. Le principe de l’envoi des commissaires n’en fut pas moins adopté, le 28 juillet (dix-septième séance), par les délégués des quatre puissances (Autriche, Grande-Bretagne, Prusse et Russie) — la conférence à Quatre qui réglait alors les destinées de la France — et Lord Castlereagh ne fit aucune difficulté pour signer, quatre jours plus tard, la convention du 2 août. Il est vrai que Lord Liverpool en tira aussitôt cette conséquence que, Napoléon étant le prisonnier de l’Europe, l’Europe devait contribuer à son entretien et à sa garde ; que l’une et l’autre coûteraient cher — trois millions ou tout près (2 946 350 francs) rien que pour les charges militaires et civiles et plus de trois millions (3 280 875 francs) pour l’escadre ; au total, 300 000 livres sterling, soit 7 500 000 francs sans parler de son entretien. C’était de l’argent et, si l’empereur de Russie n’eût point hésité à payer sa part, le roi de Prusse eût assurément refusé son écot, Blücher ayant offert des façons bien autrement expéditives de le régler. Lord Liverpool ne poussa point toutefois sa menace jusqu’à en faire un objet de négociation : il aurait eu trop à y perdre, tant par la diminution de prestige que par des complications que n’eussent pas manqué de susciter le contrôle et l’apure-