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SIR HUDSON LOWE

gleterre sur toutes les nations, mais de l’individu anglais sur tout individu d’une autre nationalité. Nationalité n’est pas même le mot propre : l’Irlandais, pour lui, n’est pas Anglais.

Il est l’adorateur émerveillé de la hiérarchie dont il a franchi le premier degré et où, très haut, là où il n’atteindra jamais, planent les hommes et les femmes titrés ; il ne les envie, ni ne les jalouse ; il s’en pare et s’en glorifie et, par cet admirable sentiment national qui se trouvait alors chez tout Anglais, il se rehausse de leur élévation et s’enorgueillit qu’il y ait, dans sa patrie, des êtres ainsi faits, auxquels tout de même, il est relié par sa nationalité d’abord, puis par son grade, enfin, et surtout, par son knighthood.

Tout ce qui est de l’étranger lui est indifférent, il n’y attache aucune importance, et n’y reconnaît aucune valeur. Il y a l’Angleterre, il y a le roi d’Angleterre, les pairs du Royaume-Uni dans l’ordre de leur préséance, les titulaires de dignités, de places, selon leur hiérarchie. Et puis, très loin, très bas, il y a les étrangers dynastiques et loyalistes, les empereurs, les rois, les princes, qu’il tient tous plus ou moins pour des mercenaires anglais. Quant aux Français, il les place naturellement après tous les autres peuples, et ce n’est point sa faute s’il agit ainsi.

L’homme a donc des œillères doubles, triples. Rien ne peut les lui enlever ; rien ne fera qu’il ne reste pas tel qu’il est. Il a l’étoffe, l’éducation, le