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SIR HUDSON LOWE

ment » ; un autre jour, il dit : « Il était un homme stupide ; il n’était pas méchant de nature, mais il ignorait tout du monde, et comme tous les gens qui ne savent rien du monde, il était soupçonneux et jaloux. » Cela suffit et cela exprime tout. Il eût pu être « stupide » et être « du monde » ; cela n’a rien d’incompatible ; il eût pu manquer de jugement, même d’éducation et être « du monde » ; mais « ne point être monde », cela, qui est impalpable, indéfinissable, explique toutes les sottises, toutes les impropriétés de mots, de termes, d’actes et de démarches. Et cela n’est point comme un grade ou une décoration, rien ne saurait faire qu’on l’acquière.

Tel est l’homme que, par un warrant à la date du 12 avril 1816, le secrétaire d’État à la Guerre, comte Bathurst, a préposé à la garde de l’Empereur : « le lieutenant général Sir Hudson Lowe, chevalier commandeur du très honorable ordre militaire du Bain, est nommé lieutenant général de l’armée de Sa Majesté à Sainte-Hélène et gouverneur de ladite île de Sainte-Hélène pour avoir la garde dudit Napoléon dans ladite île, le détenir et le garder comme prisonnier de guerre et le traiter et considérer comme un prisonnier de guerre, sous les restrictions et de la manière qui lui auront été ou qui lui seront, d’un temps à l’autre, signifiées à cet égard par Sa Majesté, sous la signature d’un des principaux secrétaires d’État de Sa Majesté ».