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SIR HUDSON LOWE

Pour cette mission, on lui donnait (9 novembre 1815) le rang (Local rank) de lieutenant général ; le Local rank était accordé à plus ou moins d’officiers généraux exerçant au dehors un commandement indépendant (74 en 1821 — 61 en 1827), et n’entraînait, pour aucun, le grade effectif (Army rank) que Hudson Lowe obtint seulement après quinze ans, le 22 juillet 1830 ; mais il y avait les avantages pécuniaires qu’on a vus et qui étaient pour tenter un officier sans fortune, sans famille, et sans relations.

Telle fut la carrière d’Hudson Lowe ; pour le désigner à l’attention du ministère, on ne saurait compter ni ses services à l’armée de Blücher, si réels soient-ils, ni ceux à la flotte de Lord Exmouth, si peu brillants. Reste que, de 1799 à 1812, il a commandé les Corsican Rangers, n’a commandé qu’eux, car il n’eut point le moindre rapport avec un régiment régulier de l’armée britannique et c’est pourquoi le ministre de la Guerre, qui se remémore ses états de service, s’est proposé d’utiliser son expérience pour la détention du Corse Buonaparte. Si l’on n’alléguait point ce motif, il faudrait penser que, en désignant cet officier, le ministère s’est proposé de faire à l’Empereur, considéré comme révolté contre son souverain légitime, la plus sanglante des injures. On ne voudrait point le croire. Pourtant c’est l’époque où l’empereur Alexandre choisit pour le représenter à Paris, un Corse tel que Pozzo di Borgo qui, ayant,