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NAPOLÉON À SAINTE HÉLÈNE

La garnison était donc composée de quatorze cents réguliers — Corses ou Maltais — à solde anglaise, plus d’un nombre d’habitants de Capri armés et organisés, lorsque, le 9 octobre 1808, elle fut attaquée par seize cents Franco-Napolitains commandés par le général Max. Lamarque. Lowe était prévenu depuis la veille, où un bateau était arrivé de Naples avec des lettres, des journaux et une communication verbale d’un de ses agents l’avisant d’une attaque prochaine. Il avait donc pu prendre ses précautions ; il n’en fut pas moins, après treize jours de siège, obligé de capituler. Toutefois, il obtint, malgré l’avis du roi de Naples, de retourner en Sicile avec ses hommes. À tout moment, il pouvait recevoir des renforts. l’île était cernée par les frégates anglaises ; quatre cents soldats anglais étaient déjà débarqués, huit à neuf cents autres attendaient une accalmie ; les troupes assiégées à Capri étaient au moins égales en nombre aux françaises qui les attaquaient ; il était d’une importance majeure que les fortifications, où des millions avaient été dépensés par les Anglais, restassent intactes, et que l’on fît vite. « J’ai donc consenti, écrit le général Lamarque, à ce que Monsieur le colonel Lew (sic) évacuât la place en nous abandonnant tous les magasins, qui sont très considérables, toutes les munitions et tous les effets appartenant au gouvernement. »

L’expédition avait été formée de détachements pris dans la plupart des régiments français et