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SIR HUDSON LOWE

hommes composé de Corses et appelé Corsican Rangers. On a prétendu que l’affluence des Corses réfugiés aux Baléares était telle qu’elle rendait ce recrutement des plus aisés. Il ne serait point impossible, en effet, que les persécutions du directoire du Liamone dont Campi, secrétaire général, était le chef effectif, eussent contraint à la fuite les adversaires du clan victorieux, c’est-à-dire, pour le moment, les catholiques ; pourtant, en 1799, la plupart de ces fugitifs durent rentrer, le directoire du Liamone ayant été cassé et des élections, peut-être plus libres, ayant changé l’administration. Il n’est pas vraisemblable que Lowe recrutât parmi les proscrits politiques, bien plutôt parmi les réfugiés qui auraient eu affaire à la justice. Les guerres familiales, soit par les crimes qu’elles causaient, soit par la terreur qu’inspiraient les vengeances prochaines, peuplaient les îles voisines au moins autant que le maquis, et il fallait vivre.

Donc Hudson Lowe, soit qu’il eût trouvé ses recrues aux Baléares, soit qu’il les eût tirées de la Corse même, parvint à mettre sur pied un bataillon de deux cents hommes, dont il reçut le commandement avec le grade temporaire de major. À la tête de ces Corses, il prit part, en 1801, à l’expédition de Sir Ralph Abercromby contre les Français occupant l’Égypte. Son corps était de la réserve que commandait le général Moore et fut engagé aux combats des 8, 13 et 21 mars ; mais, malgré qu’il eût tenu au feu, ce fut surtout dans le