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NAPOLÉON À SAINTE HÉLÈNE

les Corses, même ralliés à l’Angleterre, manifestaient vis-à-vis de ce nouveau général cet esprit d’acquisition qui les rend personnellement vaniteux de la gloire ou de la fortune de leurs compatriotes et les persuade que l’une ou l’autre devrait leur appartenir. Campi, d’ailleurs, était un familier des Bonaparte, et il eut plus tard, dans des circonstances graves, la confiance entière de Mme Bonaparte et de Lucien. Il ne faut pas s’étonner de le trouver au service des Anglais. Le nombre des Corses qui siégèrent dans le Parlement anglo-corse, qui occupèrent des places et reçurent des grâces du gouvernement britannique, fut tel que, lorsque la France eut repris possession de la Corse, l’on renonça presque aussitôt à appliquer le décret qui excluait des emplois publics les Corses ayant servi les Anglais. Hudson Lowe semble d’ailleurs avoir reçu de son ami Campi des notions assez imprécises sur les Bonaparte, puisque, d’après lui, il affirme que, durant l’occupation anglaise, Mme Bonaparte et certains de ses enfants étaient restés en Corse.

De ce contact avec les Corses, Hudson Lowe, capitaine depuis 1795, garda non seulement des souvenirs, mais des relations, car ayant, après l’évacuation de l’île, tenu garnison d’abord à Porto-Ferrajo, où il fut désigné comme juge suppléant au conseil de guerre, puis à Lisbonne et à Minorque, il fut, à Minorque, chargé de recruter, d’organiser et d’instruire un bataillon de deux cents