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SIR HUDSON LOWE

pris le nom de Louis XVIII et a daté son premier acte de la dix-neuvième année de son règne ; malheureusement, il n’a point été logique lors de la Restauration, parce qu’il s’est trouvé là un empereur russe imbu d’idées révolutionnaires ; il n’a donc pu efficacement rayer de l’histoire, il n’a pu abolir, en en détruisant tous les monuments et en en effaçant toutes les traces, les vingt-trois années écoulées depuis le triomphe des factieux et son heureux voyage. Un seul souverain a été logique, bien inspiré et conséquent : le roi de Sardaigne ; à son retour à Turin, il a remis toutes choses au point où elles étaient à son départ ; les colonels sont retombés pages ; les généraux, lieutenants ; cela fut la Restauration intégrale. Que si Louis XVIII avait remis Buonaparte capitaine avant de le faire fusiller comme rebelle, cela eût été pour plaire au descendant de l’alderman Bathurst comme au chevalier Lowe. Général, Buonaparte ! ce qu’il est lui, le colonel des Royal Corsican Bangers, c’est beaucoup lui donner et il faut que ce soit un ministre qui le commande. Mais enfin c’est la consigne, et il obéira. Seulement il sait la distance de lui à ce révolté.

Ce rapprochement, qu’eût évité tout homme ayant souci des convenances, a paru, du premier coup, sublime à Lord Bathurst. Ce fut un trait de son génie. Nul n’a recommandé Hudson Lowe, nul n’a intrigué pour lui ; lui-même n’a connu sa désignation possible que par l’ordre qu’il a reçu de