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NAPOLÉON À SAINTE HÉLÈNE

qu’ainsi — on doit au moins les égards que se rendent, après la bataille, les officiers de toutes les nations ; d’autres, qui connaîtraient son histoire et qui auraient apprécié son génie, sauraient, puisque l’Angleterre est définitivement victorieuse, marquer au captif, dans des formes qui pourraient lui plaire, que l’exécution stricte de leur consigne n’arrête point leur personnelle admiration. Cela n’est point impossible, puisque le successeur de l’amiral Cockburn, l’amiral Sir Pulteney Malcolm, y parviendra : il n’est point gouverneur sans doute, mais le serait-il, sa conduite serait pareille, car il est de bonne maison, d’éducation distinguée, de famille militaire, et sa femme, née Elphinstone, partage, vis-à-vis de Napoléon, les sentiments de reconnaissance d’une partie des siens ; mais jamais Lord Bathurst n’aurait recours à de tels hommes pour leur confier la garde de Napoléon.

Ce qu’il cherche c’est, comme il le dit dans le règlement qu’il a édicté, un homme qui veille sans relâche « à ce que le général Buonaparte ne puisse s’échapper ni avoir aucune communication avec qui que ce soit » ; un homme qui ne manque à aucun des articles du règlement établi pour faire constamment accompagner le général Buonaparte par un officier, ou par un officier et des soldats ; pour le renfermer dans les limites gardées par les sentinelles chaque fois qu’un vaisseau arrivera à Sainte-Hélène ; pour dresser à son sujet tout règlement qui paraîtra utile ; pour ouvrir et lire toute