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COMMENT ET PAR QUI IL EST CHOISI

ment conservatrice. Il déteste la France autant qu’il détestera la Réforme constitutionnelle, Napoléon autant que le Pape. Comme il est d’une famille médiocre et qu’il trouve à sa quatrième génération la noblesse d’un alderman de Londres ; comme, de cet alderman Lancelot qui vivait au XVIIe siècle, à lui Henry Bathurst, comte Bathurst, baron Bathurst, de Bathlesden, et baron Apsley, de Apsley, en Sussex, sa race a crû en honneurs et en dignités, sans qu’aucun de ses représentants ait porté l’épée, qu’aucun ait versé pour son pays une goutte de sang ; comme toute la gloire que les Bathurst ont acquise leur est venue de la chicane ou de leur domesticité chez quelque princesse de Danemark ou chez certains Hanovriens, Lord Bathurst, comte Bathurst, pousse naturellement l’intransigeance loyaliste bien plus loin que les neveux des conquérants ou que les descendants de ceux qui ont fait l’Angleterre. Ce n’est pas lui qui admettrait, pour le prisonnier de l’Europe, quelques tempéraments à la rigueur des règlements ; qui, puisque cette hospitalité qu’a réclamée Napoléon, s’est, sous prétexte de raison d’État, changée en captivité, tenterait au moins de témoigner au prisonnier, par des égards et des formes, par l’aisance matérielle de la vie, une sorte de déférence qui ne coûterait guère et ne compromettrait ni le budget, ni la sûreté des Trois-Royaumes. D’autres, qui auraient été soldats ou marins, comprendraient qu’à un tel soldat — à n’envisager Napoléon