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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

accrue par une inimitié personnelle ? On a pu le penser et on l’a dit. Né en Alsace, en 1770, engagé en 1788 dans Languedoc-Dragons, Beker était adjudant commandant lors du Consulat ; il avait combattu à l’Armée du Nord, en Vendée, en Hollande, à l’Armée de Sambre-et-Meuse, à Saint-Domingue, à l’Armée d’Italie, et il avait été grièvement blessé à Cassano. Le Premier Consul, qui l’avait pris en gré, le maria à la sœur de Desaix, le fit, après Hohenlinden, général de brigade et l’envoya commander le Puy-de-Dôme, ce qui était bien une faveur, étant donné que la famille Desaix, tout entière dotée, rentée et titrée par lui, y faisait sa résidence. Général de division après Austerlitz, mis en vue par les campagnes de Prusse et de Pologne, comte de l’Empire sous la dénomination de comte de Mons avec une dotation de 30 000 livres de rentes, Beker, après avoir été en 1807 chef d’état-major de Masséna, avait pris un congé en 1808, puis avait paru demander sa retraite, qui lui avait été accordée. Il avait protesté contre cette décision, avait sollicité d’être rappelé au service, sur quoi l’Empereur lui avait de nouveau donné un commandement. Mais, après la journée d’Essling qui lui avait valu la plaque de grand officier, il avait sollicité d’aller se soigner dans le Puy-de-Dôme ; l’Empereur le lui avait permis et avait ajouté la continuation du traitement d’activité.

Hors d’état d’être employé aux armées, Beker avait été mis en réquisition à l’intérieur, pour