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LES OFFICIERS DE LA COMPAGNIE

13 mai il se portait bien. « Vous ne sauriez imaginer, lui répond Fesch, le 22 août, le bonheur qu’a apporté votre lettre à ma sœur et à moi ; c’est la première fois que nous avons des nouvelles de Longwood. Quelle demande pourrais-je vous faire sans craindre de vous être importun ? Vous-même vous pourriez connaître ce que vous pourriez dire de bien agréable à sa mère et à son oncle qui le chérissent de tout leur cœur. A-t-il reçu de nos nouvelles ? Pourrions-nous lui en faire parvenir ? Voudriez-vous avoir l’extrême complaisance de nous en donner lorsque vous en recevrez de Sainte-Hélène ? Sauriez-vous nous indiquer ce que nous pourrions lui envoyer qui put lui être agréable, des livres ou autre chose ? »

N’y a-t-il point une émotion bienfaisante à constater que, en dépit des haines nationales et des préjugés, cette femme, au cœur maternel, a pensé qu’il y avait là-bas une mère douloureuse ? Elle, simplement, écrit : « Je l’ai vu. Il allait bien. » Et cette lettre pitoyable apporte la première attestation qu’il vive encore.

On n’eût pu attendre de telles attentions de l’amiral Sir George Cockburn qui réunissait momentanément tous les pouvoirs comme commandant de l’escadre et comme gouverneur de l’île. Il était plus hautain, moins souple, plus convaincu de son importance, plus infatué de son grade et de sa noblesse, car il était cadet de grande famille ; il