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NAPOLÉON À SAINTE HÉLÈNE

armés » chacun de 20 pièces, six bricks de 10 à 18 pièces, chargés du service d’éclaireurs ou de courriers. L’îlot désert de l’Ascension pouvant servir de base d’opération à des libérateurs, on y tiendra un brick en station et, sur le rocher, on construira et l’on armera une batterie gardée par soixante-cinq matelots qu’on ravitaillera, de Sainte-Hélène, en vivres et en eau fraîche.

Avant 1815, Sainte-Hélène n’avait qu’un maître, le représentant de la Compagnie des Indes, sous le contrôle du Conseil des Directeurs ; à présent, la Compagnie a, momentanément, résigné ses pouvoirs aux mains de la Couronne, et le gouverneur, nommé par le roi, réunira entre ses mains tous les pouvoirs. Mais il n’exercera plus son autorité à la façon du gouverneur de la Compagnie, lequel, s’il était officier supérieur, n’en était pas moins quelque peu traitant et offrait l’hospitalité aux passagers allant aux Indes ou en revenant. Payé et défrayé à cet effet, il était tenu à une courtoisie dont aucun des agents de la Compagnie ne se départit, même à l’égard du prisonnier de l’Europe.

Sans doute n’avaient-ils point d’autorité sur lui, et n’avaient-ils reçu de la Compagnie aucun ordre, sauf qu’ils eussent à rentrer en Angleterre ; sans doute leur règne finissait et ils cédaient la place, mais encore eussent-ils pu trouver quelque moyen