Page:Masson – Napoléon à Sainte-Hélène.pdf/210

Cette page a été validée par deux contributeurs.
192
NAPOLÉON À SAINTE HÉLÈNE

quelque service, étaient soumis à des lois que s’exerçait à rendre plus strictes chaque gouverneur nouveau : interdiction de couper du bois, de tuer ses propres bœufs ; de chasser le faisan, gibier réservé à la table du gouverneur ; il est vrai qu’on pouvait chasser la tourterelle ou la perdrix, mais à condition de l’atteindre et une fois tuée de l’aller chercher dans des ravins. Pour peu qu’on devint suspect, renvoi. Les nègres, les mulâtres, les Chinois, les Indiens vivaient sous le bon plaisir de Son Excellence ; l’esclavage étant le régime des uns et, à peu de chose près, celui des autres.

Il y avait quelques routes, une très bonne de Jamestown à Plantation House ; une assez dure, entre le rocher et l’abîme, sans parapet ni garde-fou, conduisant à Longwood. Si bon cavalier qu’on fût, on tombait souvent et, à chaque fois, au risque de la vie.

L’île se défendait elle-même, semble-t-il ; mais partout les Anglais avaient multiplié les fortifications ; il n’était pas un point semblant abordable où n’eût poussé une batterie. L’Empereur arrivant, des sentinelles seront posées sur toutes les crêtes ; un système de signaux permettra au gouverneur d’être instruit de toutes choses à tout moment. Il y aura dans l’île cinq cents pièces d’artillerie en batterie, vingt-quatre pièces de campagne et quelques mortiers ; d’autres pièces, en nombre considérable, dans les magasins. On en rapportera encore. Les troupes seront réparties sur trois