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NAPOLÉON À SAINTE HÉLÈNE

l’Océan, s’étend du côté exposé au vent et assez près de la mer, un plateau assez vaste ; sur la mer, de Sugar Loaf Hill à Prosperous Bay, les côtes en sont inaccessibles, le flot y brise constamment ; et, sauf une route qui, suivant les ressauts de la montagne entre le gouffre et le roc, débouche sur le plateau, après des lacets compliqués, la terre n’est pas moins inhospitalière que l’Océan.

Là s’élevait, en 1815, une sorte de grange construite en 1755, au temps où le gouverneur Dunbar, ayant imaginé que ce plateau devait être fertile, l’avait mis en culture. La première récolte d’orge, d’avoine et de blé avait donné de telles espérances qu’on avait construit cette grange et qu’on avait édifié quelques bâtiments que devaient habiter les fermiers de la Compagnie ; mais, les récoltes suivantes ayant été nulles, on convertit la grange en maison de campagne pour le lieutenant-gouverneur. Cet insuccès dans la culture avait été attribué au climat, à quelque particularité du sol et l’on avait officiellement démenti que les semences eussent été mangées par les rats. Pourtant ces rats étaient si nombreux que, « en 1756, faute d’autre nourriture, ils écorcèrent les gommiers de Longwood ».

Malgré cet échec, on était dans l’île si fort à court de terre arable ou prétendue telle, que, en 1777, on imagina, pour utiliser Longwood en y créant des pâturages, d’y amener de l’eau moyennant un travail qui eût exigé des sommes considé-