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SAINTE-HÉLÈNE

sible dans son contour, est agréablement diversifié au centre par des monticules et des coteaux couverts d’habitations et de jardins ; des eaux abondantes et limpides coulent des rochers et arrosent le fond des vallées aujourd’hui métamorphosées en prairies ; là croissent les plantes des deux mondes, les fruits les plus exquis et les fleurs les plus suaves ; l’air est si pur et le climat si égal que les malades y recouvrent la santé en peu de temps… L’air, toujours pur et serein, n’est momentanément obscurci que par des nuages qui se dissipent aussitôt qu’ils ont versé les pluies dont s’alimentent des sources nombreuses. On n’y connaît pas non plus ces insectes destructeurs qui anéantissent l’espoir du travailleur… On brûle beaucoup de charbon de terre à Sainte-Hélène ; il y a, du côté de l’ouest, une mine considérable de houille. »

S’élève-t-il dans ce concert une dissonance, Malte-Brun s’indigne et il terrasse l’imprudent : « L’enthousiasme unanime des voyageurs qui ont admiré les vallées pittoresques de l’intérieur de l’île de Sainte-Hélène doit, écrit-il, faire écarter l’assertion hasardée d’un savant, d’ailleurs estimable, M. Bory de Saint-Vincent qui, avec trop de légèreté, prétend avoir eu, dans ses conversations avec les officiers anglais, la preuve que l’intérieur de l’île est couvert de cendres, de scories et d’une végétation languissante. » Faudrait-il penser que ce fut pour avoir imprimé, dix années plus tôt, le