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NAPOLÉON À SAINTE HÉLÈNE

bœufs, il y a un grand nombre de cochons et de moutons d’Angleterre et l’on y trouve aussi des chevaux qui sont petits, mais qui marchent bien, et sont d’une grande utilité pour les dames.

Et ce n’est pas assez des fruits, il y a une immense quantité de graines et de légumes. Les fleurs ne peuvent manquer, sous un climat qui leur est si favorable. On en trouve qui sont originaires de toutes les parties du monde. La mer est très poissonneuse et, pour comble de bonheur, les femmes sont charmantes. Si quelques-unes sont galantes, toutes sont rigidement attachées aux règles de l’honneur. Elles ont une austère probité et ne se livrent point à l’intérêt.

On peut regarder le séjour des Hélénois comme un coin du Paradis terrestre. « Puisse, dit l’auteur de la Description, le spectacle de leur félicité n’être pas pour Napoléon un supplice encore plus cruel que son exil. »

Ce n’est pas seulement par ces Descriptions à bon marché, destinées au populaire, que sont accréditées ces notions. Il est des livrets pour toutes les bourses. M. Toulouzan de Saint-Martin, un des auteurs de l’Essai sur l’Histoire de la nature, écrit : « On dirait que Le Tasse a puisé dans ce paysage (de Sainte-Hélène) les couleurs dont il s’est servi pour peindre le séjour délicieux que l’art magique d’Armide sut préparer à Renaud au milieu des rochers arides des Îles Fortunées… L’intérieur de l’île est un paradis terrestre. Le rocher, inacces-