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NAPOLÉON À SAINTE HÉLÈNE

Sainte-Hélène en 1788 et, en 1815, le public n’était guère mieux instruit. Pourtant, cette vigie que les Anglais avaient dressée sur l’Océan et où ils entretenaient tant de moyens de guerre n’a point été sans attirer et retenir l’attention de l’Empereur.

De Mayence, le 7 vendémiaire an XIII (30 septembre 1804), il écrit au ministre de la Marine pour ordonner trois expéditions ; l’une aux Antilles, la deuxième aux colonies hollandaises de Surinam, la troisième à Sainte-Hélène : « Prendre Sainte-Hélène, écrit-il, et y établir une croisière pendant plusieurs mois ; il faut pour cet objet 12 à 1 500 hommes… Quant à l’expédition de Sainte-Hélène, ajoute-t-il, je vous ai remis un mémoire à Boulogne. Faites venir l’auteur de ce mémoire qui est à Givet. Les Anglais ne s’attendent à rien moins qu’à cette expédition ; il sera très facile de les surprendre » ; il dit encore : « L’homme qui est à Givet sera retenu près de vous jusqu’au dernier moment. Il partira en poste de Paris, se rendra à Toulon et s’embarquera immédiatement à bord du vaisseau de l’amiral qui doit aller à Sainte-Hélène. » L’expédition devait comprendre deux vaisseaux, quatre frégates, deux bricks, portant 2 100 hommes, aux ordres du général de brigade Reille. Tout le monde était à bord, lorsque l’Empereur renonça à Sainte-Hélène pour renforcer l’expédition de Surinam que commandait Lauriston, auquel Reille fut adjoint. On appareilla, mais, à peine sortie de Toulon, l’escadre subit un