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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

d’éducation, de milieu, impuissants à former entre eux des relations amicales et même incapables de se plier, pour plaire à leur maître, à dissimuler leurs hostilités ; autant devront s’exaspérer entre eux les rivalités, les ambitions et surtout les cupidités ; autant les figurants, domestiques de tous ordres, sortis de familles pareilles, ayant reçu une éducation analogue, rompus par la même discipline, se trouvent, bien sûr avec des nuances dans le caractère et plus ou moins d’affinement dans l’esprit et dans les manières, unis par le dévouement qu’ils portent à l’Empereur, le culte qu’ils lui ont consacré. Ils éprouvent de sa part les effets continuels d’une bonté qui, au milieu des plus atroces souffrances, se retrouve toujours pareille, reparaissant après les crises qui parfois ont entraîné un moment de colère, s’attestant par un mot, un sourire, un regard, et pénétrant ces cœurs simples d’une religion à laquelle on trouve, à présent encore, leurs races obscurément fidèles.