Page:Masson – Napoléon à Sainte-Hélène.pdf/187

Cette page a été validée par deux contributeurs.
169
NOVERRAZ. — LES ARCHAMBAULT

Son frère, Joseph-Olivier, avait, comme lui, passé par l’Écurie avant d’être valet de pied. Tous deux étaient des cochers d’une incroyable habileté, telle qu’il la fallait à Sainte-Hélène, menant vite comme l’Empereur voulait qu’on menât, aussi bien à grandes guides qu’en postillons. Quant au dévouement, ces deux hommes étaient de ceux qu’on ne saurait louer, tant leur caractère passe l’éloge qu’on en ferait.

Dans la Maison, Rousseau avait été ferblantier-bougiste. On le destinait à présent à tenir l’argenterie, ce qui ne serait point une sinécure, vu les quantités qu’on avait emportées, car, lors du départ, Colin, contrôleur de la Maison, ne s’était pas arrêté au service d’argenterie de douze couverts, tel que la Commission du Gouvernement avait ordonné qu’on en délivrât un. Il y avait joint toute l’argenterie venue avec le service de l’Empereur à l’Élysée à celle apportée des Tuileries, en sorte qu’il se trouvait ainsi un triple ou quadruple service, avec nombre de grandes pièces, et un service complet à dessert, en vermeil. Un nommé Gentilini, canotier-chef à l’île d’Elbe, qui avait suivi à Paris comme valet de pied, était encore valet de pied à Sainte-Hélène.

Tous ces serviteurs avaient donc au moins passé par les Tuileries. Le cuisinier Lepage venait, au contraire, de la maison du roi Joseph. À Rochefort, le nommé Ferdinand Rousseau, chef de cuisine à l’île d’Elbe, puis aux Tuileries durant les Cent-Jours,