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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

chasseur nommé Noverraz. Originaire du canton de Vaud, il avait été admis dans la Maison en 1809 ; il était, en 1813, le dernier entré des sept valets de pied relevant du service du grand écuyer, et il touchait 960 francs de gages ; il fit ainsi les campagnes de 1813 et de 1814 sur le siège des voitures impériales. Il fut promu chasseur, fut coiffé du bicorne à plumes de coq et revêtu du costume traditionnel qui comportait, comme on sait, des armes apparentes. Dans le voyage de Fontainebleau à Fréjus, Noverraz était sur le siège de la voiture de l’Empereur. À Orgon, un homme se jeta comme un furieux pour ouvrir la portière. Noverraz tira d’une main son sabre, et, dans l’autre, tenant une espingole, sans s’embarrasser de la multitude, menaça le premier qui oserait s’approcher de la voiture. Le grand maréchal baissa aussitôt la glace et lui cria de se tenir tranquille. Néanmoins, on avait gagné du temps, les chevaux étaient mis, et l’on repartit. Noverraz était un homme sur le dévouement duquel on pouvait compter, mais il n’était point dans son rôle d’approcher l’Empereur.

Des deux Archambault qui devaient composer le personnel de l’Écurie, l’un, Achille-Thomas-L’Union, était entré dans le service du grand écuyer en 1805. En 1814, il avait sollicité avec opiniâtreté de suivre l’Empereur à l’île d’Elbe ; il y avait été brigadier des valets de pied. Revenu à Paris au 20 mars, il avait été maintenu dans sa place et avait fait en cette qualité la campagne de Belgique.