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SAINT-DENIS. — PIERRON

blement des caractères à l’infini sur la plus petite surface de satin ou de papier. Par son dévouement, son zèle, son honnêteté, sa discrétion, il était digne de Marchand, dont il devint l’ami. Saint-Denis seulement, plus âgé que son compagnon, n’avait pas, semble-t-il, la même adresse ni la même résistance, et des circonstances particulières l’empêchèrent seules d’atteindre la même fortune. Lorsque, comme il faut l’espérer, les Souvenirs de Saint-Denis seront publiés, l’on comprendra mieux le rapprochement qui s’impose entre ces deux hommes.

Pierron, qui était le maître d’hôtel véritable, — Cipriani faisant plutôt le service de contrôleur, comme on disait dans les maisons princières, — eût dû être chef d’office, car c’était là son métier : il était entré en 1807 comme aide d’office, il avait fait aussi le voyage de Hollande et ensuite il avait suivi l’Empereur dans les campagnes de 1813 et de 1814. À la fin, il était un des six garçons d’office à 450 livres de gages. À Fontainebleau, il sollicita de partir pour l’île d’Elbe à la place d’un de ses supérieurs qui avait « déserté », et il fut emmené comme chef d’office. Il garda la place au retour à Paris, fit la campagne avec l’Empereur et ne le quitta plus.

La première table des gens devait se composer, à Sainte-Hélène, de Cipriani, Pierron, Marchand et Saint-Denis : cela marque la hiérarchie.

À la table de l’office s’asseyait, avec Santini, un