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SANTINI. — MARCHAND

voyage de Dresde et rentra ensuite à Paris. Marchand se trouva à Fontainebleau lors de l’abdication. Constant, le premier valet de chambre, et Roustam, le mameluck, s’étaient enfuis devant l’infortune du maître. Aux autres valets de chambre, l’Empereur paraissait peu habitué ; peut-être avait-il des raisons pour n’en pas vouloir au premier rang, bien que certains fussent dévoués et que plusieurs eussent reçu de l’instruction ; surtout, ils étaient dispersés avec les Services envoyés sur divers points et qui n’avaient pu rejoindre. Marchand fut choisi par le grand maréchal pour remplacer Constant, et, durant que sa mère suivait à Vienne le Roi de Rome, il suivit l’Empereur à l’île d’Elbe. Ses soins plurent par l’activité, l’adresse et la discrétion qu’il montra. L’Empereur lui marqua une confiance entière et n’eut jamais à s’en repentir. Tel à Paris qu’à Porto-Ferrajo, Marchand ne fut point enivré aux Cent-Jours par sa subite fortune — les gros gages, 8.000 francs, et 1.500 francs d’habillement, la table de quatre couverts, le cabriolet, l’entrée aux Théâtres impériaux, — et il se trouva pareil à lui-même, aussi respectueux, aussi dévoué, aussi attentif à Rochefort et sur le Bellerophon qu’aux Tuileries et à l’Élysée. C’était un homme d’une santé admirable et d’une incroyable résistance ; c’était surtout un homme de cœur. On le voit bien dans ses Mémoires.

Après Marchand et avec lui, l’homme qui approchait le plus près et le plus souvent l’Empereur,