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NAPOLÉON À SAINTE HÉLÈNE

sa femme et leurs enfants ; une femme de chambre, Joséphine Brûlé, à Mme de Montholon, et ce fut tout. On dut renvoyer Nicolas Gillis, qui servait l’Empereur de longue date comme valet de chambre ; Toutain, maître d’hôtel, un garde d’office, un garçon d’office, sept valets de pied, deux garçons de garde-robe, un courrier, un charron, plus les deux secrétaires du grand maréchal et huit domestiques aux Bertrand, aux Montholon et à Gourgaud. Gourgaud était parvenu à embarquer son valet de chambre François : arrivé à Sainte-Hélène, on le renvoya.

De ces gens de service, aucun n’est sans intérêt ; un surtout mérite une particulière attention : personnage romanesque sur lequel on ne saurait espérer des renseignements formels, car sa profession même exigeait qu’il échappât aux regards et déroutât les curiosités ; mais, par ce qu’on entrevoit de sa vie, il a joué un rôle bien plus important qu’on ne le penserait : c’est Cipriani Franceschi. On a dit que, républicain de caractère et d’opinions, il s’était surtout attaché à l’Empereur depuis ses revers ; au fait, peut-être ce Corse connaissait-il Napoléon depuis toujours et était-il des patriotes qui se réfugièrent sur le continent en 1793. On a dit qu’il avait servi dans un des bataillons corses ; cela est possible, quoiqu’on n’ait point retrouvé son nom ni son dossier ; mais ce n’était guère dans le militaire que Saliceti recrutait ses hommes, et Franceschi fut toujours très avant dans la confiance de