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LE DOCTEUR MAINGAULT

solennellement ainsi contre l’abus de la force dont il était la victime ; il le devait à son fils, à la dynastie qu’il avait fondée et dont il empêchait les droits d’être prescrits ; il le devait enfin « au peuple, sans qui rien ne se fait que d’illégitime », au peuple qui lui avait confié ses destinées et qui, vaincu avec lui, prisonnier comme lui, livré par ses vainqueurs de hasard à des geôliers couronnés, verrait au moins le droit qu’il avait eu de disposer de lui-même affirmé par celui qu’il avait rendu légitime et contre lequel nul n’aurait prévalu. Mais, n’eût-il point eu des raisons si hautes et si graves, il n’avait qu’un moyen de maintenir ses compagnons au moins dans une concorde apparente, c’était de leur imposer autour de lui des formes de vivre, une attitude, des égards qui prévinssent autant que possible les heurts.

Ce qui amena encore de graves complications, ce fut l’absence d’un médecin français. Le médecin que Corvisart avait amené à Malmaison pour suppléer le docteur Foureau de Beauregard, auquel l’Empereur avait ordonné de rester à Paris pour remplir son mandat de représentant, avait, à bord du Bellerophon, en rade de Spithead, déclaré qu’il ne voulait point partir. Il avait consenti à aller aux États-Unis, où il avait des affaires, nullement à Sainte-Hélène. Aussi, ce Maingault déclara-t-il que