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LE COMTE DE LAS CASES

Il devait y en avoir en 1814, 1820, 1823, 1824, 1826, et ainsi indéfiniment. Cela grise : Las Cases se considéra sérieusement comme ayant fait le livre du siècle.

En 1812, il obtint une mission pour inspecter les établissements publics de bienfaisance, prisons, hôpitaux, fondations pieuses et dépôts de mendicité, et tout aussitôt — car il était un homme modeste — il fit graver en tête de son papier : Le Chambellan de l’Empereur, maître des requêtes en son Conseil d’État, en mission spéciale dans les départements de l’Empire. Ses rapports témoignent d’un extrême contentement de soi, d’une grande inexpérience, de bonnes intentions et d’un goût peu administratif pour la littérature. Certains détails surprennent.

Au moment où la Garde nationale de Paris fut organisée, M. de Las Cases obtint le commandement en second de la 10e légion, dont, durant la crise, il fut le chef unique. Il ne semble pas s’être distingué, mais ces fonctions l’empêchèrent de se conformer aux ordres de l’archichancelier et de suivre la Régente sur la Loire. Qu’advint-il de lui ensuite ? Faut-il croire qu’il se fit oublier et que, loin de rien demander, il partit pour l’Angleterre afin d’éviter des spectacles qui choquaient son patriotisme ? Ce ne fut pourtant pas, semble-t-il, sans avoir été nommé capitaine de vaisseau et conseiller d’État. Toutefois, dès le retour de l’Empereur, il s’empressa près de lui ; sa nomina-