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NAPOLÉON À SAINTE HÉLÈNE

parentés et, ses alliances, car il s’était encore rapproché de sa cousine Las Cases en aspirant à la main de sa nièce, Mademoiselle de Kergariou-Coëtilliau, et il n’avait point négligé ses présentations : le 13 juillet 1790, le sieur Emmanuel de Las Cases avait été présenté à Leurs Majestés ; s’il n’était point monté dans les carrosses, c’est que le roi n’y montait plus, et s’il n’avait point chassé, c’est que le roi n’avait plus le droit de sortir de Paris, même pour aller à Saint-Cloud.

Vers le mois de septembre de cette même année, il émigra : d’abord à Worms, dans le rassemblement du prince de Condé, puis à Mayence et à Cologne, à la cour de Monsieur et du comte d’Artois, à Aix-la-Chapelle, à la cour de la princesse de Lamballe ; il y vit naître et grandir toutes les espérances d’une rentrée triomphale. Dans l’Armée des Princes, il prit part à la campagne d’invasion, fut licencié comme ses camarades, parvint à gagner Rotterdam et l’Angleterre. Comment y vécut-il ? En donnant des leçons, a-t-il dit ; en enseignant l’après midi ce qu’il avait appris le matin. Faut-il ajouter une foi entière à ce qu’il raconte des occasions de fortune qui se seraient alors présentées à lui et qu’il négligea volontairement, telles que la direction d’un grand établissement à la Jamaïque ou une place des plus lucratives aux Indes ? Que d’événements se fussent alors pressés dans sa vie, outre « une entreprise infructueuse dans la Vendée », l’expédition de Quiberon, « où il n’échappa