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XIV
AU LECTEUR

retrouver que des lambeaux déchirés. Mais c’eût été me soustraire à l’obligation que je m’étais imposée. J’ai donc rangé en ordre, autant que je l’ai pu faire, les questions qui se sont présentées durant la Captivité et qui ont déterminé la lutte entre le Captif et son geôlier. J’ai tenté de les exposer clairement, de faire le partage des responsabilités. Est-ce ma faute si toujours, du misérable Hudson Lowe j’ai dû, pour frapper juste, m’élever à ceux qui lui envoyaient leurs ordres.

Après avoir recherché quelles raisons avaient fatalement amené la lutte entre Napoléon et Lowe, après avoir rendu compte des incidents de cette lutte, j’ai montré dans leur jeu les personnages dont j’avais ci-devant décrit les caractères et par là s’est dévoilée une des pires cruautés de la Captivité ; j’ai dit les départs successifs, l’oisiveté, l’ennui, le terrible et douloureux ennui ; puis autant qu’il m’a été possible, j’ai suivi la progression de la maladie. J’ai eu plus de moyens pour la raconter et je l’ai fait avec quelque détail. Mais, si souvent que ma plume ait tremblé dans ma main, j’ose penser qu’on ne trouvera dans ces pages ni déclamation, ni hors d’œuvre. Je me suis appliqué à exposer, avec une sincérité entière, les faits que les documents me fournissaient, non les