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LE GENERAL GOURGAUD

ensemble à Fontainebleau au-devant du Maître, il recevait de M. le général Evain avis qu’il était employé dans son grade à l’état-major de l’armée royale. Il se porta malade, ce qui simplifia les choses. Le lendemain, l’Empereur, rentré aux Tuileries, le trouva au salon de service, en grand uniforme d’officier d’ordonnance. Il refusa de le voir, « ce qui n’empêcha point Gourgaud de s’installer, bon gré, mal gré, dans une petite chambre des combles du Château. Il y resta huit jours sans pouvoir arriver à ses fins… Il criait, il pleurait et jurait chaque jour qu’il allait se brûler la cervelle si l’Empereur ne voulait pas le recevoir. » Enfin, le 3 avril, l’Empereur se laissa attendrir ; il lui pardonna et le confirma à la fois dans le grade de colonel et dans les fonctions de premier officier d’ordonnance. Gourgaud fit donc la campagne de Belgique avec Napoléon ; il revint avec lui à Paris le 20 juin. Le 21, par un décret rendu in extremis expédié seulement le 26 au ministre de la Guerre qui en donna avis à l’intéressé le 29, il fut nommé maréchal de camp. La date n’était point certaine : Bertrand, plus tard, donnait celle du 22, mais le 22, l’Empereur avait abdiqué ; on avait sans doute pris la précaution d’antidater le décret.

Gourgaud suivit l’Empereur à Malmaison, puis à Rochefort, et fut un des plus vifs à conseiller qu’il se rendît aux Anglais. Il fut dépêché en courrier impérial avec la lettre destinée au Prince régent et se retrouva à bord du Bellerophon, apportant, avec