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NAPOLÉON À SAINTE HÉLÈNE

le 23, la cravate de commandant de la Légion.

Le 14 avril, à Fontainebleau, l’empereur le congédia avec une gratification de 50.000 francs qui ne lui fut point payée. Il lui écrivit : « J’ai été très satisfait de votre conduite et de vos services. Vous soutiendrez la bonne opinion que j’ai conçue de vous en servant le nouveau souverain de la France avec la même fidélité et le même dévouement que vous m’avez montrés. »

On a dit « qu’il avait dû partir avec l’Empereur pour l’île d’Elbe… mais que, la veille du départ, il demanda la permission d’aller embrasser sa vieille mère et lui faire ses adieux ; il alla et ne revint pas ». Sa situation était pénible ; sa mère et sa sœur étaient sans fortune ; à lui-même tout manquait : ses dotations de 6.000 francs, son traitement de 12.000, ses gratifications, même qui sait ? son grade. On comprend qu’il ait hésité ; on comprend moins que, sollicitant un emploi, il se soit montré contre les Bourbons « extrêmement mécontent ». Il avait pourtant réclamé la protection du duc de Berry qui, à diverses reprises, intervint et le sauva des conséquences de ses discours. Il fut rétabli, le 10 juillet, colonel au corps de l’Artillerie ; il fut décoré de la croix de Saint-Louis, ce qui n’était point une grâce ; mais, ce qui en était une, il fut nommé, le 1er novembre, chef de l’état-major de la 1re division militaire à Paris. Le 20 mars 1815, au moment où ses camarades, officiers d’ordonnance de l’Empereur, le venaient chercher pour aller