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NAPOLÉON À SAINTE HÉLÈNE

dents à la fleur des gencives » ? Il l’amena à Ivan, le chirurgien de l’Empereur, le fit panser et ne le quitta qu’en deçà de Wilna. À son arrivée à Paris, il se crut autorisé à porter des nouvelles au sénateur, qui le reçut fort bien mais ne céda point tout de même. Il parut alors renoncer, pour le moment, à ses projets et se consacra à son avancement. Le 27 mars 1813, il fut promu chef d’escadron d’artillerie à cheval : suivant la règle, il devait alors quitter l’état-major de l’Empereur ; mais il avait rendu des services, il abattait du travail, il savait demander ; il fit valoir le précédent créé en 1810, lors de la promotion au grade de chef de bataillon du capitaine du génie Deponthon, maintenu sous-chef du bureau topographique. À la vérité, il n’avait point de fonctions spéciales : il convenait qu’on lui en créât. Le 27 mars, l’Empereur prit ce décret : « Il y aura près de nous un premier officier d’ordonnance du grade de chef d’escadrons. Il sera chargé de régler le service de nos officiers d’ordonnance, de signer les instructions à leur donner et de correspondre avec eux pour les missions qu’ils doivent remplir. » Le même jour, il nomma le chef d’escadrons Gourgaud aux fonctions de premier officier d’ordonnance.

C’était là une faveur inappréciable et qui n’était point pour faire des amis au nouveau commandant. « Le premier officier d’ordonnance avait, pour son travail, l’accès au Cabinet intérieur de l’Empereur ; il avait place à la table des secrétaires du Cabinet,