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LE GENERAL GOURGAUD

sont les frères et sœurs du jeune homme, il n’a que le grade de capitaine ; il est vrai qu’il vient d’être nommé officier d’ordonnance de l’Empereur, mais cela le fera chef d’escadron dans un an ou deux, et alors, et aujourd’hui, quelle est sa fortune ? »

Même lorsque tout Paris parla de Gourgaud qui, à Givet, fit passer Leurs Majestés sur un pont volant quand l’inondation eut enlevé le pont fixe, Rœderer ne se rendit pas : il donnait son consentement, non son approbation. Pourtant, le 1er janvier 1812, « le chevalier Gourgaud, officier d’ordonnance », avait reçu une dotation de 2.000 francs. C’était au moins un commencement.

Durant la campagne de Russie, il chercha et trouva les occasions de se faire remarquer. Blessé légèrement à Smolensk le 16 août, il entra le premier au Kremlin et découvrit la mine que les Russes y avaient préparée, ce qui lui valut d’être nommé, le 3 octobre, baron de l’Empire, à la vérité en même temps que Mortemart, d’Hautpoul et Christin, ses camarades ; mais il estima qu’il n’y avait eu que lui ; son zèle en fut augmenté : il fut de ceux qui, après Jacqueminot, traversèrent la Berezina à la nage, avant l’établissement des ponts, pour reconnaître les rives. Il en sortit, car tout lui succédait. Le 30 novembre, à un bivouac voisin de celui de Sa Majesté, ne trouva-t-il pas le colonel Rœderer — le fils aîné du sénateur — blessé d’une balle « qui avait traversé les lèvres en coupant les