Page:Masson – Napoléon à Sainte-Hélène.pdf/149

Cette page a été validée par deux contributeurs.
131
LE GENERAL GOURGAUD

de camp de l’Empereur, qui commandait l’artillerie devant Saragosse. Mais Lacoste fut blessé à mort le 1er février 1809, et le capitaine en second alla faire la campagne d’Autriche sans trouver une occasion de se distinguer. À peine la paix signée, il écrivit pour retourner en Espagne où le général Foucher le demandait ; il se croyait si sûr qu’il n’attendit point la réponse et partit avec armes et bagages. Il trouva à Bayonne l’ordre de retourner en Allemagne. Il allégua son excès de zèle, les dépenses qu’il avait faites. « J’ose prier Votre Excellence, écrivit-il, de vouloir bien me dispenser de retourner à cette dernière armée et de me permettre de m’instruire dans la fabrication des armes en m’employant dans une de leurs manufactures… Je m’adresse à l’indulgence de Votre Excellence, disait-il encore, pour la prier d’oublier mes torts et de m’accorder mes frais de poste. » Le général Gassendi, auquel l’affaire fut renvoyée, écrivit en marge : « M. Gourgaud a obéi, reconnaît sa faute, est jeune, bon officier ; il a conséquemment des droits à l’indulgence du ministre… » et il proposa qu’on l’employât à la manufacture de Versailles. Il y fut nommé le 24 février 1810, et de là il mit en branle tous ses protecteurs. Il parvint ainsi jusqu’à M. de Nansouty, premier écuyer, qui, en l’absence du Grand écuyer, était chargé du travail des officiers d’ordonnance ; au mois d’août, il fut mis sur la liste. C’était le ciel ouvert. « Mais, répondit le Grand maréchal à un ministre qui le pressait en