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NAPOLÉON À SAINTE HÉLÈNE

à ces défauts une remarquable endurance, le mépris de ses aises, une admirable exactitude, une égalité d’humeur qui lui permet de recevoir, sans broncher, les rebuffades et de faire presque toujours bonne mine, c’est ce qu’on ne saurait contester et, pour jouer son jeu, cela lui donne bien des atouts.

Pour lutter contre le ménage Montholon, il eût fallu une souplesse extrême, un sang-froid imperturbable et une éducation raffinée ; le général Gourgaud n’avait aucune de ces qualités. Né d’une famille qui tenait à la fois aux coulisses des théâtres et à la domesticité de la Maison royale, il était apparenté de très près à tous ces Gourgaud, qui, sous le pseudonyme commun de Dugazon, parurent aux Français, à l’Opéra et à l’Opéra-Comique et marquèrent si fort que leur nom désigne un emploi. Son grand-père, Pierre-Antoine, après avoir débuté sans succès à la Comédie, avait couru la province et fait divers métiers, même celui de directeur d’hôpitaux à l’armée d’Italie. De Marie-Catherine Dumay, qui, elle aussi, avait joué la comédie, en particulier au théâtre de Strasbourg, il avait eu au moins quatre enfants, dont trois entrèrent au théâtre : Jean-Baptiste-Henri Gourgaud, dit Dugazon, un des premiers comiques des Français, qui épousa Louise-Rosalie Lefèvre, de la