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NAPOLÉON À SAINTE HÉLÈNE

je pouvais avoir l’espoir d’être appelé à un service militaire près de Votre Majesté ; par mon nom, le premier de la magistrature française, ma fortune territoriale et l’existence de ma famille, je pouvais avoir des droits à faire partie de la Chambre des Pairs. Je ne réclame point auprès de Votre Majesté ce que j’eusse été doublement heureux de devoir à sa bienveillance, mais je la supplie de m’accorder de l’activité et un poste d’honneur. »

L’Empereur renvoya cette lettre à son aide de camp « le général Flahault », lequel, de plus, se trouva saisi, par le ministre de la Guerre, d’un rapport en date du 4 sur la pétition de Montholon du 2 ; le même jour 5, sans autre enquête, Montholon fut nommé — ou confirmé — dans ce grade de maréchal de camp qu’il avait reçu de Louis XVIII. Il a dit qu’il avait été destiné à commander une brigade Jeune Garde ; il a dit qu’il avait reçu le commandement d’une division de deux régiments de marins et de deux régiments de tirailleurs ; il a dit que, le 15 juin, il avait été nommé aide de camp de l’Empereur et général de division — après dix jours de maréchal de camp ; tout cela est faux : M. de Montholon ne fut pas employé militairement pendant les Cent-Jours ; au retour de Waterloo, quoiqu’il n’eût point été nommé chambellan, il fit un service comme tel en habit écarlate ; il y marqua de l’assiduité et du dévouement, et il se plut à déclarer que, où irait l’Empereur, il le suivrait. Il se trouvait dans une terrible passe : comblé de