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NAPOLÉON À SAINTE HÉLÈNE

« J’ai servi mon pays. Treize campagnes, dix grandes batailles auxquelles j’ai concouru, trois blessures, plusieurs chevaux tués sous moi, tous mes grades obtenus à l’armée, tels sont les titres que j’ai l’honneur de déposer aux pieds de Votre Majesté. J’ose la supplier de se faire rendre compte de mes services par son ministre de la Guerre et de me permettre de verser tout mon sang pour elle dans le grade de maréchal de camp qu’occupent aujourd’hui mes cadets. » Il signe : « Le colonel marquis de Montholon, beau-fils de M. le comte de Sémonville, grand référendaire de la Chambre des Pairs. »

Il fut nommé maréchal de camp, et son brevet, à la date du 24 août 1814, fut signé par le roi et contresigné par le ministre de la Guerre.

Si le roi ne le rétablit pas dans la charge de premier veneur, au moins lui en rendit-il les honneurs et y joignit-il les entrées de sa Chambre, ce qui parut une grâce insigne et un acheminement à la haute faveur ; mais, à ce moment même, éclata cette affaire de Clermont, l’enlèvement de la caisse du receveur général, sans qu’aucune justification eût été produite de l’emploi des fonds. Remplacé dans son commandement, Montholon réclama d’abord avec une sorte de modération d’être replacé ou de toucher à Paris la solde d’activité (24 octobre). « Mes longs et bons services, écrit-il, le rang que j’occupais à la cour du roi, celui de ma famille me font espérer, Monseigneur, que vous voudrez bien ne pas rejeter ma demande. » Mais les accusations