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LE COMTE DE MONTHOLON

poser à Votre Excellence qu’accablé depuis dix-huit mois de la disgrâce du Gouvernement par suite d’un rapport du général Savary, mon avancement militaire a été complètement arrêté et que déjà j’ai près de six ans de grade d’adjudant-commandant. Permettez-moi, Monseigneur, de solliciter de votre bonté le grade de général de brigade. Je servirai le roi aussi fidèlement que mes pères servaient Henri II et François Ier. » Le 25, par une lettre signée : marquis de Montholon, il demandait Saône-et-Loire au lieu de la Loire, dont le commandement lui avait été maintenu ; cela lui tenait d’ailleurs moins au cœur que le grade ; d’avril à juillet, trente-six maréchaux de camp avaient été nommés par le roi et le marquis de Montholon ne figurait point sur les listes. De Paris, où il résidait de préférence, il écrivit à Louis XVIII le 31 juillet cette lettre qui doit être publiée tout entière : « Sire, j’ai ressenti les augustes bienfaits de Votre Majesté avant qu’il me fût permis de les apprécier. Je n’avais pas atteint l’âge de six ans que Votre Majesté daigna, par une faveur spéciale, me conférer, à la sollicitation de Mme la princesse de Lamballe, à laquelle j’avais l’honneur d’appartenir, la place de premier veneur, occupée précédemment par mon père et qui a péri sur ma tête. Sire, parvenu à seize ans, privé de ma fortune et de mon prince, j’ai cherché à me rendre au moins digne de l’honneur que j’avais reçu de vous.

« Votre Majesté venait d’ordonner le licenciement des Armées royales.