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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

reconnut sans doute la véridicité. « Le 21 avril 1814, a-t-il écrit, dix-huit jours après la trahison de l’Armée de Lyon dans laquelle je servais, j’ai été à Fontainebleau offrir à Votre Majesté la brigade que je commandais et que je lui avais conservée fidèle, au milieu d’une armée rebelle et d’une population révoltée. Je n’ai pas craint alors le danger auquel m’exposait ma résistance aux ordres du maréchal Augereau, aux séductions du marquis de Rivière et aux insistances de ma famille. Tout dévoué à Votre Majesté, j’ai tout sacrifié pour Elle. »

Il faut croire à une erreur de plume lorsqu’il écrit 21 avril. Dans une lettre en date du 20, datée de Paris, Hôtel de Bretagne rue de Richelieu, adressée au colonel Genty et signée marquis de Montholon, il dit : « Faites reconnaître Louis XVIII pour roi de France et de Navarre. L’Empereur Napoléon m’a déclaré le 18 à Fontainebleau avoir abdiqué et engage les Français à servir fidèlement le Roi ». Quant au projet que peut-être il n’avait pas été le seul à former, s’il l’a formé il avait été ébruité de façon que, selon des écrivains royalistes, Augereau, d’accord avec les généraux autrichiens, prit les mesures nécessaires pour le faire échouer. Quoi qu’il soit de cette démarche, à cette même date du 20 avril, « le comte de Montholon, commandant le département de la Loire », faisait une autre démarche, prouvée celle-là, près du comte Dupont, commissaire au département de la Guerre pour le roi Louis XVIII : « J’ai l’honneur, écrivait-il, d’ex-