Page:Masson – Napoléon à Sainte-Hélène.pdf/137

Cette page a été validée par deux contributeurs.
119
LE COMTE DE MONTHOLON

plus aucun chef dont il pût prendre les ordres, confia son commandement au colonel Genty, du 5e léger, et il se rendit immédiatement près de l’Empereur à Fontainebleau… Il conjura l’Empereur de lui permettre de l’enlever dans les montagnes de Tarare. L’enlèvement opéré, le général Montholon, avec environ 8.000 hommes qu’il avait dans le département de la Loire, aurait conduit l’Empereur aux 24.000 braves que la trahison d’Augereau enchaînait à Valence et qui, à leur tour, ayant Napoléon à leur tête, se seraient facilement réunis aux corps d’armée d’Eugène, de Soult, de Suchet, etc… L’Empereur médita beaucoup, hésita longtemps. Il lui dit en l’embrassant : « Restez en France, gardez-moi votre fidélité et partez d’ici sans que les commissaires étrangers vous voient. » Le général Montholon obéit : il vint à Paris, déposa son commandement entre les mains du ministre de la Guerre et ne servit pas les Bourbons. »

En effet, le 16 avril, M. de Montholon, de son quartier général de Pongibaud, adressa à ses troupes une proclamation où on lisait : « Soldats… de toutes parts l’air retentit des cris de vive Louis XVIII et la déposition de l’Empereur Napoléon, est prononcée par le Sénat conformément à la Constitution à laquelle vous avez juré fidélité… Le silence des ministres me décide à me rendre à Paris… » Peut-être a-t-il passé à Fontainebleau ainsi qu’il le dit dans une lettre adressée le 6 juin 1815, à l’Empereur qui, en l’annotant favorablement, en