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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

l’occasion de prouver à Sa Majesté son dévouement sans bornes à sa personne ». Le 3 mars seulement, il reçut avis que l’Empereur lui confiait le commandement du département de la Loire et que le général commandant la 19e division lui remettrait ses lettres de services. Hulin, par ordre, fit appeler Montholon qui promit de partir sur-le-champ. Il se rendit, en effet, à Montbrison où le préfet, M. de Rambuteau, nouvellement arrivé du département du Simplon, où il avait joué un rôle si honorable, organisait la défense, formant des escadrons et des bataillons provisoires dans les sept dépôts des régiments réfugiés sur son territoire et créant ainsi le noyau de la petite armée dont Montholon prit le commandement vers le 10 ou 12 mars. Il y avait là quatre à cinq mille hommes marchant d’assez mauvaise grâce, d’ailleurs mal armés et sans instruction militaire. Les bataillons que le préfet avait formés des ouvriers des forges tinrent mieux, mais les gardes nationaux refusèrent le service et désertèrent à l’envi. Montholon avait pour mission d’appuyer le maréchal duc de Castiglione et, dans ce but, il s’était porté vers la Franche-Comté, quoique Rambuteau eût souhaité qu’il marchât sur la rive droite de la Saône. Obligé de se retirer sur Lyon et Roanne, il fut prévenu à Roanne par le préfet qui concentra toute la garde nationale à Rive-de-Gier, et transporta le chef-lieu du département à Saint-Bonnet-le-Château, en pleine montagne. Il y envoya sa femme et ses