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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

Sémonville, qui était parvenu une fois de plus à se justifier et à garder sa place, ne pouvait plus penser à rejoindre son poste par la voie de mer que fermaient les croisières anglaises ; il prit la route de Genève, d’où, par la Suisse, il passerait en Toscane : il avait à remplir, près du grand-duc, une mission analogue à celle dont Maret était chargé près de la cour de Naples. Tous deux furent, ainsi que leurs suites, arrêtés à Vico-Soprano, sur le territoire des Grisons, par des agents et des soldats autrichiens. Charles-Tristan a prétendu alors qu’il avait été blessé en défendant son beau-père. Il existe trois rapports sur cette arrestation : par Camus, Sémonville et Maret : nulle part il n’est question de cette blessure du jeune Montholon.

Mme de Sémonville avait été laissée libre ainsi que ses enfants et la femme du secrétaire d’ambassade. Elle rentra à Paris où Napoléon la retrouva deux ans plus tard ; il écrivait à Joseph, le 9 août 1795 : « J’ai vu hier Mme de Sémonville dont le mari doit être échangé contre la petite Capet. Elle est toujours la même, ainsi que ses deux filles fort laides, mais la petite a de l’esprit. » Charles-Tristan ne pouvait manquer de bons appuis : à seize ans, le 7 octobre 1799, il fut nommé adjoint

    grièvement blessé et qu’alors on l’avait amené chez Madame Bonaparte, laquelle l’avait maternellement soigné durant plusieurs mois. Or, Sémonville est parti pour Toulon à la fin de mars, tout de suite après l’expédition de Sardaigne.