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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

avec sa mère, son frère, ses neveux, cousins et cousines, auxquels se joignait la maison militaire du général, mais peu mêlée à la Cour et point du tout à la Ville. Jamais, ni ici, ni là, elle n’aurait d’ailleurs pu rencontrer M. ni Mme de Montholon, et c’étaient pour elle des personnages qu’il ne lui semblait point qu’elle pût jamais fréquenter.

Ce n’était pas que Charles-Tristan de Montholon ne fût d’une famille ancienne qui, au XVIe siècle, fournit deux gardes des Sceaux et qui, depuis lors, se distingua dans la robe ; mais il y avait l’homme même et son personnel.

Au XVIIIe siècle, Mathieu de Montholon, conseiller au parlement de Metz, eut de Marie-Louise Maurin, fille d’un conseiller à la Cour des Aides, un fils aussi nommé Mathieu, qui entra au service et acheta une compagnie dans Schomberg-Dragons. Il épousa Mlle de Rostaing, qui était de la Cour et tenait à tout par son père, maréchal de camp, et sa mère, née Lur-Saluces. Par ce grand mariage, il se faufila d’abord chez le duc de Penthièvre, dont il devint un des familiers et duquel il obtint Penthièvre-Dragons. De là, il prit son essor : il eut l’agrément de Monsieur pour la charge de premier veneur, qu’il acheta du comte de Botherel-Quintin ; cela pouvait le mener bien haut, mais il lui manquait d’avoir les honneurs de