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AU LECTEUR

nal pour certains faits de la maladie qui sont contrôlables, il fournit même des indications qui ne sont pas inutiles. Tout le reste est de pure invention et il ne faut admettre aucun des propos de l’Empereur rapportés par le prosecteur Corse, lequel a certainement employé un teinturier pour étirer son journal en deux volumes. De ces mémoires, une première édition fut imprimée et parut en Angleterre ; la comparaison avec l’édition postérieure, imprimée en France, est édifiante.

Restent les souvenirs de Marchand dont j’ai dû la communication à l’ancienne amitié de M. le Comte Desmazières et ceux de Saint-Denis sur lesquels je n’ai pu jeter qu’un coup d’œil, mais dont la conformité avec ceux de Marchand m’a paru témoigner d’une amitié étroite et si l’on peut dire d’un contrôle mutuel. Ce sont, après Gourgaud, les plus précieux témoignages, et ils fournissent sur la dernière période de la vie de l’Empereur, des informations qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Mon vieil ami G. Clairin m’a communiqué en outre des Lettres précieuses de son grand’père, le comte Marchand. Écrites de Sainte-Hélène sous l’œil des geôliers, elles provoquent une émotion profonde, mais elles n’apportent guère de renseignements nouveaux.